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Les Rastas, Count Ossie et les tambours Nyabinghis. 1930 – 1960.

Les racines du rastafarianisme remontent dans les années 1930, mais ce n'est que dans les années 1960 qu'il commence à être autre chose qu'un culte obscur. Le rastafarianisme est un culte Revivaliste dévoué à Ras Tafari Mekonnen, plus connu sous le nom de Hélie Sélassié I, empereur de l'Ethiopie. Les rastas le considèrent comme étant le réincarnation de dieu. Leur musique est composée d'hymnes Ethiopiens et des psaumes de la bible.

Les premiers rastas vivent dans les ghettos de West Kingston, notamment à Salt Lane. Non loin du regroupement des rastas de Salt Lane, vit une communauté de la caste des burrus qui s'inspirent de la tradition des griots. Dans la culture de l'Afrique de l'Ouest seuls les griots ont le droit de faire de la musique. Les griots tout comme les burrus font partie des groupes sociaux les plus bas. Leur rôle est d'accompagner et de rythmer toutes sortes des célébrations populaires. Ces rythmes sont issus de la tradition des "talking drums".

Les 2 groupes fusionnent et dans les années 1940 le culte commence à s'étoffer. Il compte de plus en plus d'adeptes, composés des jeunes migrants qui ont quittés leur campagne pour se rendre à Kingston dans l'espoir de trouver du travail. Ne trouvent pas de travail, et n'ayant pas d'argent, ils s'entassent dans les ghettos des bidons villes (shanty towns) à l'ouest de Kingston.

Faisant parti de ce mouvement religieux, le jeune percussionniste de fanfare, Oswald "Count Ossie" Williams (1926 - 1976) veut créer une musique propre aux rastas. Il cherche à mettre en avant le côté spirituel car son but est d'utiliser cette musique pour exprimer la foi Rastafarienne. Le jeune Count Ossie est enseigné dans les arts des tambours burru par le maître tambour Watto King.

Durant la décennie 1940, Count Ossie crée un campement de rastas dans les collines de Wareika à l'est de Kingston, ou il pratique et peaufine sa musique. En 1949 lors d'un "groundation" (rassemblement religieux) il dévoile ses rythmes burrus ou Nyabinghi (mort aux blancs ou mort des oppresseurs). Ces rythmes sont joués à la vitesse de 60 bpm, la vitesse du cœur au repos. Les rythmes Nyabinghis sont joués sur trois sortes de tambours.

 

1. Le bass drum joue le "1" et le "3". Le "1" est une note résonnante et le"3" est une note étouffée. Ces notes sont parfois embellies de quelques syncopes censées d'imiter le tonnerre. Mesurant environ 50x50cm et bi membranophone, le bass drum est posé sur le flanc sur une support ou les genoux et frappé avec une mailloche. D'une manière générale il n'y qu'un ou deux bass drums dans l'ensemble.
2. Le fundeh joue la pulsation régulier d'un coeur sur le "1 et" et le "3 et" sans improvisation. Le fundeh est un tambour long et étroit à peau simple, posé sur le sol et tenu entre les cuisses. Il est frappé avec le plat des doigts.
3. Le repeater à la base joue le "2 i et a" et le "4 i et a" d'une manière syncopé. Le repeater est comme un fundeh, mais en plus petit. Il est joué avec les doigts ouverts. Le rôle du repeater est d'improviser, car il est considéré comme l'élément qui amène les esprits.

Ces trois tambours sont accompagnés de shakers. Cette musique est jouée lors des "groundations" ou les adeptes pratiquent le "reasoning" (raisonnement). Par la suite ces traditions sont perpétuées par Ras Michael & The Sons Of Negus. Bob Marley utilise également ces rythmes Nyabinghis sur le titre "Rasta Man Chant" de l'album "Burnin'" en 1973.
     
Dans les années 1950 gagnant en notoriété et popularité Count Ossie multiplie les prestations. Des jeunes musiciens issus du célèbre Alpha Boys' School de Kingston vient écouter les tambours Nyabinghis lors de "groundations" du dimanche soir. Tommy McCook, Johnny "Dizzy" Moore, Lester Sterling et Don Drummond, jeunes jazzmen et tous futurs membres des Skatalites, font parti de ceux qui assistent aux groundations de Count Ossie. Drummond et sa femme invitent Ossie à se produire sur les scènes importantes de Kingston. Des lors, la notoriété du Count Ossie dépasse les frontières du mouvement rasta. Il devient une énorme influence musicale sur le Jamaïque entier et fait naître des liens entre la musique Nyabinghi et le ska.

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